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Bronchopneumopathie chronique obstructive

La BPCO est largement sous-diagnostiquée. Selon une méta-analyse (1) dont les résultats ont été publiés en 2007, le taux de sous-diagnostic de cette affection respiratoire serait de 83 %. Bien souvent, les patients ne consultent qu'à un stade très avancé, ce qui complique grandement leur prise en charge et les expose aux complications handicapantes de la maladie. Le sous-diagnostic de la BPCO explique, en partie, l'insuffisance de la prise en charge de cette maladie au niveau mondial (28,1 % des malades seulement suivent un traitement).

Diagnostic basé sur la spirométrie
Le diagnostic précoce de la BPCO reste le moyen le plus efficace pour limiter l'impact négatif de la maladie sur le quotidien des malades. Face à une toux chronique, accompagnée d'exportations et de dyspnée, le patient doit impérativement consulter un médecin pneumologue pour subir une spirométrie. La spirométrie est un test de mesure de la respiration réalisé à l'aide d'un spiromètre, un appareil qui évalue les volumes d'air inspiré et expiré et les débits s'y rattachant. L'examen permet aussi de mesurer le niveau de sévérité de la BPCO selon le volume expiratoire maximum seconde (VEMS) enregistré et de déterminer ainsi le stade de la maladie. La BPCO est classée en 4 stades : légère (VEMS supérieur ou égal à 80 % de la valeur prédite du VEMS*), modérée (VEMS compris entre 50 et 80 % de la valeur prédite), sévère (VEMS compris entre 30 et 50 % de la valeur prédite) et très sévère (VEMS inférieur à 30 % de la valeur prédite). Le praticien se base également sur les symptômes cliniques, notamment la dyspnée d'effort observée chez le patient, car les résultats de la spiromètrie seule ne permettent pas de déterminer le stade de la maladie. Il peut, par ailleurs, recourir à d'autres examens complémentaires, notamment la radiographie pulmonaire et la gazométrie artérielle, lors de la démarche diagnostique. Il est à noter que la mesure du souffle doit être systématique devant tout patient tabagique.

Rôle du généraliste
Le médecin généraliste joue un rôle primordial dans le dépistage précoce de la BPCO, d'où l'intérêt d'être bien formé pour connaître les premiers symptômes de la BPCO. Dans certains pays, en France notamment, le généraliste peut effectuer les tests de spirométrie après avoir suivi une formation spécifique. Cette approche a été grandement facilitée par l'apparition d'une nouvelle génération de spiromètres de taille réduite et faciles d'utilisation. Le généraliste doit toutefois savoir passer la main au spécialiste en cas de doute ou pour affiner le diagnostic. Le renforcement de la collaboration entre pneumologues et généralistes en matière de diagnostic de la BPCO devrait d'ailleurs contribuer à une baisse significative du taux de sous-diagnostic de la BPCO et de détecter précocement ses symptômes avant que la maladie n'évolue vers des complications handicapantes pour les patients.